LE TARN, DES HOMMES ET DES FEMMES D'EXCEPTION


BANDIT MANCHOT, le jour d'après la maroquinerie traditionnelle
Le monde artisanal n’est jamais vraiment figé. Pour preuve l’expérience de Marie-Laure Biscond dont les beaux-parents menaient la maroquinerie éponyme à Graulhet, laquelle a dû se résigner à fermer dans sa forme traditionnelle : « Je continuais d’être en contact avec les stylistes parisiennes avec qui je collaborais, Anne Duquesnoy et Marie-Christine Frison. Nous sommes devenues associées à partir d’une idée toute simple : Réutiliser des stocks de cuir dormants pour en faire des cartes postales. » Une superbe idée, avec un tout petit prix, mais un produit de niche. Il a vite fallu étendre la gamme : portefeuilles pour femme et homme toujours rehaussés d’un élastique rouge, porte-cartes et porte-monnaie, ou tout autre article à tarif raisonnable fabriqué avec du cuir de réemploi. « Comme les peaux sont très variées, l’objet devient un produit unique, artisanal et démocratisé. » poursuit Marie-Laure entre deux découpes. Mais depuis dix ans que la marque Bandit Manchot existe, l’idée a fait son chemin chez d’autres, et a même hérité d’un nom : l’upcycling. Les associées ont continué à racheter des stocks inutilisés de belles peaux dans des grandes maisons de mode. « On a simplifié au maximum la fabrication en collaboration avec les couturières qui travaillent à façon. En évitant la doublure et en limitant les coutures, nous avons réussi à réduire drastiquement le coût de main-d’œuvre. Grâce à ces prix raisonnables, nos produits ont tout naturellement trouvé leur place dans de multiples concept stores français et européens. » Le mariage du savoir-faire graulhétois et de l’objet moderne fait mouche. Le bandit manchot a tiré la combinaison gagnante.