Somewhere to Swim
Dévoiler l'étrange : une immobilité dystopique dans les piscines vides.
Le XIXe siècle a été marqué par l'étrange, personnifié par la maison hantée, mais de nos jours, le virus SARS-CoV-2 est devenu le représentant de l'étrange de notre époque. Sigmund Freud a décrit l'étrange comme une source d'effroi et d'horreur rampante, découlant de la transformation de quelque chose qui était autrefois familier. La photographe Anna Dobrovolskaya-Mints explore ce phénomène dans sa série évocatrice intitulée "Quelque part pour nager", capturant des espaces publics vides qui évoquent un sentiment de vies oubliées. Pendant le confinement, elle a entrepris un voyage à travers l'Angleterre, cherchant l'espoir mais trouvant une nouvelle perspective dans le vide. Ses photographies de piscines d'hôtels vides, habituellement associées au plaisir et à la détente, dégagent maintenant une immobilité dystopique. La vision critique de Dobrovolskaya-Mints met en lumière la vérité selon laquelle la beauté nécessite un observateur. La pandémie a poussé les gens à réfléchir sur la réalité douloureuse du besoin, transcendant les différences économiques. Les piscines symbolisent la vérité profonde selon laquelle nous préférons la violence à un monde dépourvu de capital économique. "Quelque part pour nager" marque le premier projet de Dobrovolskaya-Mints dans un environnement urbain, mettant en évidence l'absence de présence humaine et nous poussant à affronter un monde sans nous. La pandémie nous rappelle que notre richesse accumulée est insignifiante sans les gens. Le travail de Dobrovolskaya-Mints remet en question l'illusion des lunettes roses imposées par l'infrastructure et la productivité, recentrant notre regard sur la brume étrange qui révèle un nouveau monde dans lequel nous vivons. Expositions : Barcelone, Espagne, 2021 et Paris, France, 2022.