Eric Gizard

Des interventions d’Eric Gizard, on retient avant tout une impression d’élégance et d’harmonie. Il dessine des architectures à vivre, qu’elles soient résidences privées, hôtels étoilés, ou boutiques de luxe que l’on ne veut plus quitter sans trop savoir pourquoi. Jusqu’au moment où on trouve le détail. Cette trace audacieuse grâce à laquelle on sait sans faillir qu’il ne peut s’agir que de lui, l’élément qui va donner au lieu sa propre identité sans en trahir la grâce. Cette élégance dont on vient de se féliciter, rend presque incertain l’équilibre rassurant que l’on cherche dans chaque nouvelle découverte. Alors au-delà de l’impression générale, on prête attention à ces empreintes étonnantes et raffi nées, distillées aussi bien dans les lieux qu’il crée que dans les objets qu’il dessine. Parfois, c’est le graphisme d’un revêtement de sol ou du plafond qui introduit le décalage dans le champ visuel, parfois c’est un habillage en verre que l’on croyait en laque, ou le motif géométrique déformé au centre d’une plaque de cristal. Eric Gizard aime ménager la surprise sans céder à l’ostentation. Il réchauffe le contemporain en opposant des contrastes inattendus, et organise la lumière en fonction des ombres. Pour lui, lecteur de Tanizaki, elles en disent autant que les silences dans les conversations. Lorsqu’il revêt son rôle de designer, on le retrouve sur le même fil, en équilibre inspiré par sa culture Française des Arts décoratifs et son originalité créative, déliant son pas jusqu’à dessiner l’objet qui témoignera de son goût pour les formes simples et fluides, évidentes et toutefois inédites.